Le 2 février dernier, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, a publié un arrêté établissant les modalités de répartition du quota pêche au thon germon pour la zone Méditerranée pour l’année 2024, signé par la cheffe du service pêche maritime et aquaculture durables, Aurélie Darpeix Van Tongeren.
Réglementation quota pêche au thon
Il est intéressant de lire et de comprendre cet arrêté (réglementation pêche au thon Méditerranée)
Art. 1:
Le quota de thon germon (Thunnus alalunga) alloué à la France pour la zone Méditerranée est de 15 tonnes pour l’année 2024.
Sur ce point, rien à dire, c’est encore Bruxelles qui fixe les règles.
Art. 2 – Modalités de répartition:
Le quota de thon germon de Méditerranée est réparti entre les navires titulaires et non titulaires d’une AEP « thon germon de Méditerranée » conformément aux articles R. 921-35 et R. 921-50 du code rural et de la pêche maritime et comme indiqué dans l’annexe I du présent arrêté.
Ici, cela devient plus intéressant. Ce quota est réparti uniquement entre les pêcheurs professionnels. Cela reviendrait-il à dire que les pêcheurs récréatifs en sont exclus ? Mais alors, cela entre en contradiction avec la PCP (politique commune de la pêche) qui spécifie que dès lors qu’une espèce est soumise à quota, une partie de ce quota doit être allouée à la pratique récréative.
Notre ministre aurait-il une perte de mémoire ?
Art. 5:
Ministre chargé des pêches maritimes
Le ministre chargé des pêches maritimes peut décider…
Décider de quoi ? Qui est-ce ? Comme Pierre Vassiliu, on se pose la question.
Nous avons un ministre de la Transition écologique, Secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargé de la Mer et de la Biodiversité, un directeur des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture, et enfin une directrice du service pêche maritime et aquaculture durables.
Mais le ministre chargé des pêches maritimes, c’est un nouveau venu ? Une génération spontanée en somme. Encore une fois, ils ne sont même pas capables de désigner clairement les personnes qu’ils citent.
Enfin, pour en revenir à nos quotas, est-il possible ou non pour un pêcheur récréatif de capturer un thon germon ? Conformément au code rural maritime, seul ce qui est interdit aux professionnels est interdit aux pêcheurs de loisir. On interprète donc que c’est permis.
Mais alors, à qui déclare-t-on les prises ? À FranceAgriMer, à la DIRM-MED ou à Neptune ?
Encore une fois, rien n’est clair. Et ce n’est pas la première fois.
Une façon encore de privatiser les quotas de pêche au profit des seuls professionnels en spoliant les pêcheurs récréatifs ou en leur attribuant, comme pour le quota de pêche du thon rouge, une aumône symbolique de 1%.
Enfin, pour conclure, la notion de fermeture de la pêche.
Il est notifié que la pêche se termine lorsque 80 ou 90 % du quota sont consommés par les professionnels. Le pêcheur récréatif en sera-t-il informé ? Comment peut-il connaître l’évolution de la consommation des quotas sans une information bien établie ? Doit-il attendre d’être verbalisé avant d’en être averti ?
Tout est sujet à confusion. Peut-être est-ce l’effet recherché ?

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