Considérant le projet présenté en consultation publique du 28 août au 18 septembre 2024 et portant règlementation de la pêche maritime de loisir dans le parc naturel marin du cap Corse et de l’Agriate (PNMCCA).

Le COPERE refuse ce nouveau projet d’arrêté au titre que l’administration, qui avait suspendu le projet initial après les consultations publiques des 22 mai au 11 juin 2024 sur le site de la DIRM Med et 23 mai au 13 juin sur le site de la préfecture de Corse, n’a pas tenu compte dans la réécriture de ce nouvel opus des avis émis par les membres du COPERE.

Le COPERE regrette l’entêtement de l’administration à ne pas avoir entendu les nombreux avis des citoyens lors de la consultation publique précédente qui en application de l’article 7 de la Charte de l’environnement leur confère: «Le droit à toute personne, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement.», mais aussi de n’avoir pas tenu compte de l’article L. 120-1 du Code de l’environnement qui énonce que « I. – La participation du public à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement est mise en œuvre en vue :

  • 1° D’améliorer la qualité de la décision publique et de contribuer à sa légitimité démocratique ;
  • 2° D’assurer la préservation d’un environnement sain pour les générations actuelles et futures ;
  • 3° De sensibiliser et d’éduquer le public à la protection de l’environnement ;
  • 4° D’améliorer et de diversifier l’information environnementale.

Le COPERE refuse l’appellation de l’application dénommée « CATCH MACHINE » au titre quelle contrevient à la loi n°94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française et plus connue sous le nom de loi TOUBON, destinée à protéger le patrimoine linguistique Français.
De la même que la DGAMPA utilise les termes pêcher relâcher, dans différents arrêtés traitant de la pêche récréative, en lieu et place des anglicismes catch & release ou no-kill, cette application se doit de porter un nom répondant strictement à l’application de la loi.

Concernant la production d’un formulaire papier, le COPERE exige afin de standardiser les demandes et ses traitements par l’administration publique sur les différents parcs méditerranéens que soit élaboré et produit un formulaire CERFA.
Ce formulaire devra être, soit disponible en version papier dans les locaux du parc au moment de la promulgation de cet arrêté de façon à présenter une solution alternative et légale à la déclaration dématérialisée des pêcheurs. Ce CERFA devra aussi être en libre téléchargement depuis internet sur le site du parc marin où celui de la DMLC, comme n’importe quel document officiel de démarche administrative.
Le COPERE exige que la copie de ce document CERFA d’enregistrement puisse être présentée aux services de contrôle en attente de la réponse de l’administration (comme n’importe quelle demande administrative, carte grise, etc.).

Le COPERE exige que soit supprimée l’obligation de devoir se déplacer dans les locaux du Parc naturel marin du Cap Corse et de l’Agriate pour récupérer le formulaire. Puisqu’il est précisé dans le projet d’arrêté que l’administration se réserve le droit d’envoyer la réponse administrative à la demande du pêcheur par courriel, alors le formulaire doit être accessible en libre téléchargement et doit pouvoir être envoyé de la même façon par email pour satisfaire à l’enregistrement du demandeur.

Le COPERE exige que soit supprimée la géolocalisation automatique du pêcheur sur l’application. Cette mesure contrevient aux règles établies par la CNIL qui imposent une approbation de l’utilisateur avant même la finalisation de son inscription et la mise en service de l’application. De plus cette géolocalisation qui s’exerce dans le domaine privé peut être considérée comme une atteinte aux libertés individuelles. Enfin l’administration en charge de la collecte de ces données personnelles doit impérativement donner une date à laquelle les données seront effacées.

En n’imposant pas de déclaration obligatoire des captures, l’administration du parc marin ne répond pas aux inspirations du projet initial qu’elle s’est elle-même fixée, à savoir :
• qu’il convient d’améliorer la connaissance des ressources halieutiques à l’intérieur du Parc naturel marin du Cap Corse et de l’Agriate;
• l’intérêt de faire progresser les connaissances scientifiques sur les pratiques de la pêche maritime de loisir et d’impliquer les pêcheurs;
• qu’il convient de permettre au gestionnaire du Parc d’assurer une gestion raisonnée durable de ladite ressource.
Comment le gestionnaire du parc pourra-t-il évaluer l’impact de la pêche récréative si : ni les pêcheurs professionnels, ni les pêcheurs récréatifs ne sont soumis à des déclarations de toutes leurs captures.

Le COPERE souligne que l’administration n’apporte dans sa consultation publique, aucune étude scientifique, ni aucun élément de nature à justifier des mesures punitives prises uniquement à l’encontre des pêcheurs récréatifs.
Aucune donnée n’est apportée sur les prélèvements annuels de la pêche professionnelle qui indiqueraient sur une période définie un affaiblissement des stocks pouvant justifier de mesures conservatoires.
Aucune indication de contrepartie au quota imposé à la pêche récréative n’est indiquée pour la pêche professionnelle.
L’administration soutiendrait-elle que la pêche récréative est seule responsable de l’affaiblissement des stocks ? Le projet ainsi proposé le sous-entend et cela va à l’encontre d’un grand nombre d’études qui soulignent comme principale responsable, la pression exercée par la pêche professionnelle sur la ressource.

De fait, le COPERE exige de l’administration qu’elle mette en place une méthode de déclaration des captures pour toutes les pratiques et tous les acteurs de la pêche, professionnels et amateurs, soit par l’application renommée, soit par un formulaire papier transmissible par mail.

C’est seulement après deux ans et l’étude des prélèvements qu’il pourra être justifié ou non d’imposer des quotas. En tout état de cause, si des quotas ne sont pas mis en place pour les pêcheries professionnelles, il ne peut être justifié dans imposer au loisir.
Le COPERE refuse la privatisation de la ressource au profit de la pêche professionnelle.